"La flèche brisée" de Dalmer Daves

1950 : 1h 33min


Bien qu'un virage ait été amorçé par John Ford dès les années quarante avec Le Massacre de Fort Apache et La Charge héroïque, La Flèche brisée est considéré par beaucoup comme l'un des premiers à renverser les valeurs traditionnellement véhiculées par Hollywood dans les westerns d'alors : les blancs forcément victimes des indiens, méchants et cruels de service.

Dans un entretien qu'il eût avec le réalisateur Bertrand Tavernier (que l'on peut retrouver dans le recueil "Amis Américains"), Delmer Daves évoque en ces termes les souvenirs qu'il garda de son film et de sa réhabilitation du peuple indien :

"J'aime beaucoup La flèche brisée, parce que j'ai pu montrer dans cette oeuvre l'Indien comme un homme d'honneur et de principes, comme un être humain et non comme une brute sanguinaire. C'était la première fois qu'on le faisait parler comme un homme civilisé parlerait à son peuple, de ses problèmes et de son avenir. L'ONU décerna des louanges considérables à ce film parce qu'il présentait un monde où les gens en conflit se respectaient. L'on trouvait des salauds chez les blancs, mais aussi des types recommandables, de même qu'il y avait des Indiens faméliques mais aussi des hommes en qui l'on pouvait avoir confiance. Une vérité première... A partir de ce moment, Hollywood cessa de peindre les Indiens comme des sauvages".