Persépolis

de Marjane Satrapi et de Vincent Paronnaud





Téhéran 1978 : Marjane, huit ans, songe à l'avenir et se rêve en prophète sauvant le monde. Choyée par des parents modernes et cultivés, particulièrement liée à sa grand-mère, elle suit avec exaltation les évènements qui vont mener à la révolution et provoquer la chute du régime du Chah.

Avec l'instauration de la République islamique débute le temps des "commissaires de la révolution" qui contrôlent tenues et comportements. Marjane qui doit porter le voile, se rêve désormais en révolutionnaire.
Bientôt, la guerre contre l'Irak entraîne bombardements, privations, et disparitions de proches. La répression intérieure devient chaque jour plus sévère.
Dans un contexte de plus en plus pénible, sa langue bien pendue et ses positions rebelles deviennent problématiques. Ses parents décident alors de l'envoyer en Autriche pour la protéger.
A Vienne, Marjane vit à quatorze ans sa deuxième révolution : l'adolescence, la liberté, les vertiges de l'amour mais aussi l'exil, la solitude et la différence.



Persepolis, premier film de Marjane Satrapi et de Vincent Paronnaud, a été présenté en Compétition au 60e Festival de Cannes, où il a remporté le Prix du Jury.

Cannes 2007 : Prix du Jury





Extrait





envoyé par Marneus02


Marjane Satrapi est partie d'Iran pour venir en France faire du dessin. En chemin, elle a rencontré une bande d'auteurs de BD qui lui inocculé le virus de la BD. Alors, Marjane a entrepris de raconter son enfance iranienne dans une série intitulée Persepolis. C'est paru à l'Association et ça a connu très vite un grand succès : attribution de deux Alph-Arts à Angoulême, succès critique (il n'est qu'à consulter le "Top Album") mais aussi public avec près de 15.000 exemplaires vendus, dont la moitié en librairie généraliste. Même ceux qui disent ne pas aimer la BD, ne peuvent s'empêcher d'adorer !
Au delà de l'intérêt du reportage ou du témoignage de Marjane, ce qui touche dans ses livres, c'est qu'elle a su retrouver - ou préserver - son regard d'enfant et comme Marcel Pagnol, nous parler de son enfance avec un ton juste, universel.
Rencontre avec une déjà Grande Dame de la bande dessinée qui n'en a pas encore perdu sa fraicheur, sa gentillesse et sa spontanéité pour autant !
Votre livre Persepolis T1 semble avoir trouvé un large écho auprès du public. Vous avez une idée du nombre d’exemplaires vendus ?
Marjane Satrapi : Je crois qu’il en a été imprimé 18.000 exemplaires et que plus de 13.000 ont déjà été vendus. Et apparemment le deuxième tome relance les ventes du premier. Mais tout ça c’est abracadabra pour moi parce que ça fait seulement un an que j’ai des livres publiés et sans vouloir jouer la " gentille fille ", le bouquin ne m’appartient que jusqu’à ce que j’aie fait la dernière page encrée. A partir du moment où je donne les feuilles et que ça part à l’imprimerie, c’est un projet fini. Bien sûr on écrit parce qu’on veut que les autres lisent. Dans le mot " publie ", il y a " public " : on s’adresse aux gens et plus ça marche, plus on est content. Mais ce n’est pas ma préoccupation numéro un. J’ai déjà la tête au projet suivant, à Persepolis 3.


Le distributeur m’a dit que deux tiers des livres avaient été vendus en librairie généraliste à des gens qui ne commandent jamais de bande dessinée. Ca pour moi, c’est surprenant. En plus pour le premier tome, je n’avais fait aucune séance de dédicaces en librairie généraliste. Cette fois par contre, sur six
dédicaces j’en ferai la moitié en librairie généraliste. Comme je suis très bavarde, que j’aime beaucoup parler avec les gens, j’accepte facilement les invitations à des dédicaces et des conférences ou les demandes d’interviews lorsqu’elles émanent de journaux ou magazines que j’aime bien… J’ai toujours demandé à être entendue. Maintenant qu’on me demande de parler, je ne vais pas faire ma maligne et refuser ! Ca me fait plaisir de dire aussi ce que je pense. Mais la promotion de mes albums, ce n’est vraiment pas ma préoccupation première.
Je suis tombé sur une phrase d’un écrivain italien qui disait qu’écrire, pour lui, c’était la seule façon de parler sans être interrompu. Dans mon cas, je crois que c’est un peu pareil. Et il y a quelques milliers de personnes qui le lisent, tant mieux ! (lire l'Interview complète)